Escapade au Pakistan
De mon lieu de travail, je voyais un bâtiment qui m’intriguait fortement. Je voyais un édifice blanc surmonté de dômes pointus dorés. Vraiment étrange, d’autant plus que je suis dans une zone industrielle… En questionnant mes collègues, j’appris qu’il s’agissait d’un temple indien mais ils n’en savaient vraiment pas plus. Simplement que le bâtiment était tout récent et que la clôture était faîte en marbre. Bref, j’ai décidé d’aller voir. Le bâtiment est vraiment impressionnant et on ne s’attend pas à voir un temple hindou tamoul comme celui-ci à Montréal ! Le temple s’appelle Gurdwara Guru Nanak Darbar, il y en a un autre à Verdun au sud de Montréal mais qui s’apparente plus à une église. 12 000 personnes environ composent la communauté sikhe de Montréal. Le sikhisme est une religion monothéiste fondée au quinzième siècle au Pakistan. Une fois à l’intérieur il faut enlever ses chaussures et se couvrir les cheveux. Je fais la rencontre d’une personne qui m’explique les règles de base et que je ne dois pas hésiter à entrer à l’intérieur de la salle de prière où il y avait à ce moment-là un genre d’office. A l’extérieur du bâtiment, de nombreuses personnes s’affairent à rendre beau le bâtiment. Une bonne odeur de nourriture indienne flotte dans l’air, ce qui parfait le tableau.
Je reste un moment devant le temple à observer les allées et venues des nombreuses personnes qui viennent prier et se restaurer. Je retrouve celui qui m’avait mis à l’aise à l’intérieur. Je lui pose des questions sur le temple et surtout sur la religion. L’échange est très intéressant, un peu irréel car il est d’origine italienne et parlait en français en switchant en anglais avec un accent italo-québécois. Il m’a demandé ce que je faisais là et il se rendit compte qu’il n’était pas le seul à avoir été happé par ce lieu il y a trois ans. Bon de là à ce que je me convertisse il y a peu de chances ! Dans cette religion il n’y a pas de personne plus importantes que d’autres comme dans le catholicisme par exemple, c’est notamment ce qui l’a séduit. Les sikhs ne reconnaissent pas le système de castes. Il se nourrit du livre de référence des sikhs, un recueil de textes sacrés, le Siri Guru Granth Sahib. Il faut déjà être initié pour avoir le droit de le posséder. Il m’explique qu’un sikh doit toujours avoir sur soi un ou plusieurs des cinq objets commençant par un k. Les hommes sont tenus de rester fidèles aux cinq kakas (les cinq K) : les cheveux et la barbe jamais coupés (kesh) et retenus par un peigne (kangha) symbolisant la propreté, un bracelet de métal (kara), une culotte militaire (kachha) et une dague (kirpan). Lui porte le bracelet. Pendant que nous parlions, des sikhs passaient et je pouvais remarquer leur tenue et les signes distinctifs comme la petite arme couteau à la taille, destinée non pas pour attaquer mais plutôt pour défendre les plus faibles. Il a comparé la religion avec une gang de hockey. L’important ce n’est pas l’équipe que tu supportes mais le sport que tu aimes en général. Tous les soirs il vient prier et manger gratuitement.